Au Bon Argent

Il était une fois un Prince qui vivait au Royaume de l’Argent dans l’Univers de la Sagesse. Ici se côtoyaient tous les états de sagesse, du moins sage au plus sage. Par Sagesse, entendez Conscience. Il n’est nullement question d’être sage sans broncher comme certains terriens l’exigent de leurs gamins souvent par manque de sagesse précisément.

Le Maître de cet Univers avait confié à la Reine de la Sagesse, la Conscience, la mission de faire évoluer l’humanité vers sa destinée d’unité et d’amour. Vaste programme ce chemin menant de la pure inconscience à la pleine conscience, la vraie, celle que l’on acquiert par l’indispensable quête de soi , une véritable conquête en réalité permettant de franchir lentement mais sûrement, un à un, les multiples paliers offrant l’accès au plus haut niveau de conscience synonyme d’accomplissement de soi.

Au sein de cet univers, le Royaume de l’Argent où régnait en maître absolu un monarque qui exerçait son autorité sur ses nombreux garçons acquis à sa cause … de l’argent, toujours de l’argent, encore de l’argent. Et pour quoi faire ? Pour prendre le pouvoir sur tout ce qui vit et respire sur terre, leur donnant un sentiment de toute puissance, tout-à-fait illusoire de vous à moi, comme nous le verrons plus tard.

Parmi eux, notre Prince et sa jumelle, Princesse Ayële, unique fille de la fratrie. Sensibles et aimants, ils se sentaient bien seuls au milieu de leurs frères qui n’avaient d’yeux que pour leur paternel le Monarque, bien peu soucieux du bonheur des humains dans sa course effrénée au « toujours plus ». A leur opposé, le Prince et la Princesse au cœur tendre qui préféraient à l’argent les humains, leurs amies les bêtes et les trésors de la nature.

Étrange -me direz-vous-, de voir le Royaume de l’Argent présent dans l’Univers de la Sagesse ! Étrange en apparence seulement car l’argent se révèle être un bon instrument au service de la personne humaine pour accompagner son ouverture de conscience, pour autant qu’elle le veuille bien.

Fort attristé par le spectacle de désolation qu’offrait le monde des Terriens affecté par les innombrables méfaits causés par l’amour de l’argent sans foi ni loi, notre bon Prince avait fait une tentative voici bien longtemps auprès d’une créature humaine qu’il avait repérée alors qu’elle était encore enfant.

Une petite fille au cœur sensible comme lui, qui comme lui aussi avait compris très tôt les dangers de l’argent-roi en libre circulation dans sa famille d’accueil. Une belle prise de conscience mais tout de même, une belle fascination aussi pour cet argent qui effrayait la petite créature tout autant qu’il la fascinait. Pas facile de résister au chant des sirènes de ce redoutable Monarque, grand séducteur au demeurant, même si elle se doutait bien au plus profond de sa jeune personne qu’il n’était que miroir aux alouettes !

Bien prévoyant, notre Bon Prince ! Il sentait bien qu’un jour il aurait à intervenir pour porter secours à la planète Terre hélas bien mal en point et se disait que cette petite terrienne de par leur ressemblance pourrait l’y aider.