Au Bon Argent
Étape 12 - Pendant ce temps sur terre
Pendant ce temps, le cœur d’Osaê n’était pas à la joie. Elle assistait avec tristesse au dialogue engagé à son sujet entre le Prince et sa bienaimée. Durant ses longues années d’exploration intérieure, elle avait renforcé sa sensibilité et était à présent pourvue d’antennes bien aiguisées pour capter certains niveaux subtils de communication.
Il n’en avait pas fini notre Prince avec sa maladresse. Voici que son amie terrienne, confortée par la bienveillance manifestée par la Grande Sofia à son égard, osa s’exprimer à son tour …
O. Prince, j’entends ta déception mais permets moi de te dire que je n’ai pas chômé depuis ton apparition cette belle nuit de Noël qui restera toujours gravée dans ma mémoire. Pendant toutes ces années, j’ai porté la bonne parole de l’argent de cœur que tu affectionnes et même si mes efforts n’ont pas été payants en argent, ils l’ont été de par l’énergie diffusée, la tienne en fait. Il n’y a tout de même pas que l’argent sur terre ! Que de fois t’ai-je nommé durant toutes ces années ! Sans compter mes différentes tentatives pour t’introduire auprès de la jeune génération, sans succès apparent, je dois bien l’avouer ! En veux-tu quelques exemples ?
BA. Euh ! Je veux bien … sur un ton balbutiant.
O. Eh bien puisque tu veux bien, les voici …
Tout d’abord, ton apparition un soir de Noël a fait naître une idée lumineuse, celle de proposer aux familles de déposer chaque année au pied du sapin une enveloppe de « Bon Argent » destinée à ces pauvres gens qui n’ont aucun abri pour dormir, a fortiori pas de cheminée pour se chauffer et encore moins pour profiter de la manne du bon Père Noël. Une idée largement saluée mais hélas restée en l’état, du moins pour l’instant.
Une autre initiative avec ma proposition de concevoir « le jeu du Bon Argent » pour remplacer ce jeu séculaire dont la seule finalité est de s’enrichir en ruinant ses adversaires par l’accaparation de biens. Avec ce jeu qui porte bien son nom, le Monopoly, tu peux avoir le monopole sur une rue toute entière avec l’ensemble de ses immeubles, rien que ça !!! « Le jeu du Bon Argent » versus « Le Monopoly » ! J’imaginais déjà ma petite merveille avec ses bonnes recettes pour éradiquer la misère par un partage équitable des ressources à travers le monde. Plus du tout la même finalité ! Hélas, peine perdue ! Pas grand monde pour imaginer avec moi. Là non plus, sûrement n’était-ce pas la bonne heure. Je l’espère tout au moins.
O. Ne m’interrompt pas, je n’ai pas fini …
Troisième tentative lorsque j’ai suggéré la réalisation d’un livre tout en bandes dessinées -pour les petits surtout- afin de faire connaître tes vertus dès le plus jeune âge. Là aussi, j’imaginais des scènes avec des créatures engagées pour améliorer le sort des plus démunis et prendre soin de la Vie sous toutes ses formes.
Et dans le même esprit, le recours au film d’animation pour transmettre ton message aux grands et aux petits.
Hélas, rien de tout ceci n’a pu se faire. J’avoue ne pas comprendre ! L’humanité gagnerait tellement à offrir aux jeunes pousses des outils leur permettant de découvrir tes bienfaits ! Avec leur cœur tendre et leur âme d’enfant, nul doute que ton empreinte serait à jamais gravée en eux. Je peux en témoigner, moi qui ai été à bonne école avec toi dès mon plus jeune âge.
Et puis j’imaginais La Fête du Bon Argent une fois par an aux quatre coins de la planète pour célébrer ta venue au cœur de l’Humanité. Tu vaux
bien cela ! Une journée où le Bon Argent coulerait à flots pour le bonheur des cœurs et des consciences.
Tu le vois bien, je ne suis pas restée les bras croisés depuis ta visite éclair. Et ce n’est pas tout … je n’ai pas chômé non plus quand j’ai pris la plume pour témoigner de ma bonne aventure des profondeurs qui m’a conduite de la terre sauvage de l’argent-roi à ton oasis d’eau vive. Quel grand écart ai-je dû faire ! Une bonne aventure qui a été tout sauf un long fleuve tranquille avec ses chemins rocailleux, ses traversées difficiles, ses chemins de traverse et je ne sais quels autres obstacles à franchir. Loin d’être facile même si, j’en conviens, cela valait vraiment la peine avec tant de promesses à la clé !
BA. Pardonne moi chère Osaê ! Effectivement, je ne mesurais pas l’ampleur de la tâche. Je pensais me suffire à moi-même avec mon habit de Lumière. Eh bien non ! Tu viens de me ramener à la Réalité de ta planète, ou plutôt de m’y amener tout court.
O. Bien que tu en prennes conscience Prince ! Nul doute que mon témoignage servira ta belle et noble Cause. Car faut pas rêver ! Ce n’est pas en brandissant ton drapeau « L’argent libre qui libère, avant tout soi-même » que nous pourrons être compris, encore moins entendus par les individus amassés dans les prisons dorées de ton Paternel. Ce n’est que s’ils prennent conscience de leur enfermement qu’ils pourront entendre ton message de libération. La baguette magique n’existe pas ici-bas. Toi tu vis dans les étoiles, t’es pure énergie. Moi j’ai les pieds sur terre et je sais combien la matière de l’argent dominant est lourde et difficile à transformer. Il faut une sacrée conscience pour en être capable, une sacrée détermination aussi.
BA. Effectivement, sans conscience, point de salut. C’est bien ce que m’a appris la Bienaimée Sofia. Seul un changement radical de ces gens-là dans leur relation à l’argent me permettra de rayonner sur Terre.
O. Bon, aujourd’hui seul le résultat compte et tous les espoirs sont permis pour que je puisse porter haut tes couleurs, c’est l’essentiel. Et pour que ces individus aient un autre regard sur l’argent, une seule voie … la plongée dans leurs entrailles leur permettant, espérons-le, de démasquer les faux-amis pour les éradiquer un à un grâce à l’aide de ta précieuse alliée Sofia. C’est ainsi et seulement ainsi que nous pourrons espérer leur donner envie de quitter leur Maître Glouton pour Toi, Bon Prince. Et pour y parvenir, un seul chemin … Retour sur les bancs de l’école, cette fois par la Porte de la Fac de l’Être.
Inutile de perdre notre temps et notre énergie avec des gens qui n’ont aucune idée de ce qui se vit en eux et qui même avec la meilleure des volontés, se laisseront berner par ton paternel bien trop rusé qui ne manquera pas de les manipuler encore et encore pour parvenir à ses fins.
Sans compter ceux -sûrement nombreux- qui n’iront vers toi que pour s’en mettre plein les poches. Une fois encore, l’effet mode ! Ça fait bien de s’intéresser à l’argent ami de l’homme et de la nature. Et en plus, ça fait vendre. C’est ainsi que certains n’hésitent pas à montrer patte blanche avec leurs mains souillées.
BA. Si je puis me permettre Osaë … J’entends tes griefs mais ne penses-tu pas que l’humanité a besoin du savoir-faire de ces gens-là pour créer le futur.
O. Oui mais pas à n’importe quel prix ! Savoir-faire sans savoir-être n’a aucune valeur et vraiment, mieux vaut se passer de leurs services ni bons ni loyaux tant ils visent à ne servir que leur pomme. Alors, vois comme je suis sympa … Je veux bien leur tendre la main mais encore faut-il qu’ils fassent eux aussi un effort pour devenir humains, tout simplement, et pour cela, impossible pour eux de s’affranchir d’une visite au cœur de leur maison intérieure … Que dis-je ?… Leur prison plutôt tant ils se sont barricadés. Ils pourraient ainsi, à la condition de le vouloir, chercher les causes de leurs agissements et avec l’éclairage de ta Bienaimée, les amener au grand jour pour mesurer les dégâts produits et avoir envie par la prise de conscience d’entreprendre le travail de réparation du vivant meurtri par leur faute.
Voilà ! J’ai dit tout ce que j’avais à dire. A toi à présent si tu veux …
BA. Juste une question Osaë … Je ne comprends pas pourquoi tu veux emmener ces gens à la fac de lettres.
O. Mais Non Prince ! Il ne s’agit pas de la faculté qui enseigne les lettres. J’aurais dû effectivement le préciser. La Fac de l’Être -E.T.R.E- est en quelque sorte une feuille de route servant de guide à la personne souhaitant cheminer pour bien se connaître, grandir en conscience et ainsi avoir droit au paradis sur terre. Celui-ci n’est pas, il se gagne. Et qu’est-ce que le paradis ? C’est trouver le bon chemin pour soi et le suivre, en accueillant le doux comme l’amer.
Au final, pour tenter d’amener ces pauvres gens à nous rejoindre, j’envisage une intervention avec au programme mon témoignage nourri de mon expérience de vie associée à mon chemin de conversion sur les sentiers ardus de l’argent.
BA. Effectivement j’y vois plus clair. Revenons à tes projets … Si je comprends bien, tu préfères t’adresser aux faiseurs de malheur plutôt qu’à leur progéniture comme je le préconisais. J’entends mais comment comptes-tu les aborder ? Sûrement pas si simple.
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